mardi 27 janvier 2009

Bienvenue à Gatefalls

Sous la pluie battante, il avait aperçu la silhouette jeune et fragile d'un garçonnet tout de blanc vêtu et serrant contre lui un sac aussi trempé que lui. Sous la pluie battante, il l'avait aperçu et il s'était arrêté.
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La voiture venait donc de s'arrêter. Sous la pluie battante, Damien regardait les phares rougeoyer dans la brume liquide qui couvrait toute sa vision. La berline s'était immobilisée quatre mètres plus loin que lui après qu'il eut désespérément fait de l'auto-stop durant cinq heures. Le plaisir était immense. Il allait enfin pouvoir regagner la ville au chaud à défaut d'être au sec.
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S'avançant rapidement le long de la rambarde extérieure, Damien longea la portière arrière et se pencha pour entrer devant. L'habitacle était douillet et bien chauffé. Le garçon entra, jeta son sac à ses pieds et referma la porte. une odeur de menthol et de lavande sucrée embaumait la voiture.
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- Salut, fit le chauffeur. Alors, ça fait longtemps ?
- Oui, assez, je suis parti à sept heures du mat' et il a commencé à pleuvoir vers dix heures. Je suis complètement trempé et ce matin il faisait si beau que je n'avais rien prévu d'autre.
- Tu habites loin d'ici, fit le jeune homme avec détachement.
- A trente kilomètres, tout droit, c'est un village qui s'appelle Gatefalls. Vous ne pouvez pas le manquer.
- Alors, c'est parti, fit-il en remettant sa voiture sur la route inondée.
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Le conducteur était un jeune homme de vingt-trois, ving-cinq ans. Grand, blond cendré, athlétique et assez sympathique. Il conduisait à faible allure pour éviter les accrocs inévitables sur ce genre de route et pour laisser le garçon se sécher. Damien n'avait pas douze ans. Il était certes grand pour son âge, mais il savait parfaitement qu'il n'aurait jamais du faire de l'auto-stop. Sa mère l'avait pourtant mis en garde contre les pervers qui peuplaient les routes du Grand Nord. Mais à défaut, celui-ci semblait être un client honnête.
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Le conducteur tenta un regard vers le jeune garçon. Un bien innocent regard vers ce gamin trempé dont le short blanc complètement transparent révélait une absence étrange et excitante de sous-vêtements. Il savait bien sur ce qu'était ce petit gars. Le même petit gars que tous les autres qu'il avait pu embarquer dans sa voiture depuis deux ans. Le même petit salaud qui le tentait, qui l'excitait avec ses vêtements courts et serrant aux bons endroits, le même genre de petit enculé qu'il voulait prendre, de force s'il en était besoin. Le serrer dans ses bras, le tenir, ne plus le lâcher, l'obliger à demeurer identique pour l'éternité. Il pourrait encore le dénuder, saisir son sexe dans ses mains, l'engouffrer dans sa bouche distendue et finalement le faire souffrir comme lui souffrait.
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Damien se positionna de meilleure manière sur le siège, colla son sac dans le coin et entreprit de s'estimer dans le miroir passager. Le chauffeur ressentait cette chaleur interne qui lui signalait ses envies puissantes et destructrices. Il voyait le gland violacé du garçon se coller contre le tissu blanchâtre, il voyait les petites basquettes décolorées agrémenter ses jolis et menus pieds de pré-adolescent, il voyait et respirait presque ce t-shirt trempé qui collait à la peau fine et suave du jeune. Cette envie de le mordre, de lécher son corps nu et offert.
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- Excusez-moi, ça vous dérangerait si j'ôtais mon t-shirt et mes basquettes pour tenter de les faire sécher ?
- N... Non ... Non bien sur, mais tu n'as rien emporté pour te sécher ou ... que sais-je ? Enfin, je veux dire ... un jeune gars comme toi ... seul sur une route ... qu'y faisais-tu ?
- Excusez-moi, je vous ennuie peut-être, j'en suis désolé. Voulez-vous que je sorte ?
- Non ! Ne fais pas attention, je me demandais ce qui avait bien pu te pousser à te perdre sur cette route.
- J'allais pêcher ... mais ce matin, il faisait beau ... le temps n'était pas prévu ... enfin, il n'était pas question de pluie au journal télévisé. Mais bon, tant pis ... et non je n'avais pas pris de vêtements de rechange.
- Et si tu étais tombé à l'eau ?
- Vous n'avez pas dû souvent pécher vous ? Si jamais je tombe à l'eau, j'enlève tout et je laisse sécher ... y a jamais personne par là ! Bon, vous permettez, j'enlève mes frusques.
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Le garçonnet commença par ôter lentement son t-shirt. Ce dernier collait littéralement à la peau et faisait un bruit mouillé et vaguement excitant lorsque le garçon tirait dessus. Le chauffeur n'en pouvait plus. Il continuait de reluquer le gamin sans pouvoir s'arrêter. C'est à peine s'il se rendait compte du regard froid et calculateur du garçon. Il asséna un grand coup de volant, faisant voler la berline vers la forêt, entrant dans un minuscule sentier. Il frappa Damien au visage d'un coup maîtrisé et calculé. Avant, il devait s'y reprendre parfois à plusieurs fois pour endormir les garçons. Mais c'était il y a deux ans. Maintenant, il savait parfaitement comment s'y prendre. Un seul coup suffisait amplement à calmer les gosses les plus vigoureux.
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Damien avait poussé un cri, mais il gisait maintenant sur le siège, parfaitement calme. Il serait facile de lui faire tant de choses moralement répréhensibles. Quel plaisir que de profiter d'un si jeune corps offert à la luxure éternelle. C'était devenu un esclave, un esclave sexuel destiné au plaisir unique et enivrant. Le chauffeur se pencha sur le garçonnet et ôta son short. Le sexe tendu bondit presque hors du vêtement. Conduire ou jouir, il faut choisir, se prit à penser le conducteur en souriant.
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Le premier coup de dents le surprit. Tellement qu'il se renversa sur le tableau de bord. Son épaule avait été presque arrachée. Sur le siège arrière se tenait une créature informe et affreuse, issue des pires cauchemars. Une véritable sorcière couverte de terre et offrant un visage dévasté comme peuvent le montrer les morts. La vieille, car il était à présent certain qu'il s'agissait d'une femme, souriait et arborait des dents pointues, bancales et rougies. Le garçon releva légèrement la tête et le fixa droit dans les yeux.
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- Désolé, mon vieux, mais je pense que vous venez de faire connaissance avec ma mère de manière un peu brutale. Autrefois, elle était douce et aimante, vous savez. Elle me disait toujours de faire attention, de ne pas faire du stop. Mais un jour, voyez-vous, elle me quitta. Je n'ai jamais pu le supporter. Je suppose qu'avoir une goule pour mère n'est pas heureux, mais je n'ai jamais pu me faire à l'idée de vivre seul. Et comme elle s'est occupée de moi autrefois, je m'occupe d'elle à présent. Gatefalls est une petite ville, voyez-vous. Le cimetière est petit ... et de temps en temps, j'aime lui offrir un peu de chair fraîche. Mais toujours de la viande gâtée ... moralement ou physiquement ...
- Mais qu'est-ce que ...
- Et maintenant, je suis désolé de vous dire que vous allez lui servir de repas ... regardez-la comme une chance d'expier vos crimes. D'autres enfants ont sûrement du prier et pleurer beaucoup lorsqu'ils vous ont rencontré ... montrez-vous un peu digne de votre mort.
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Ouvrant la portière passager, Damien sortit, son corps nu éclaboussé par la pluie drue et fine. Il saisit ses vêtements et son sac et enfin referma la porte et attendit. Les coups de dents suivants furent plus rapides, plus affamés, plus extrêmes que jamais. La vieille avait faim, elle avait toujours faim, d'un appétit éternel et malsain. Le pédophile ne cria pas, ne pleura pas ... et n'eut même pas le temps d'adresser une quelconque prière à un hypothétique dieu ... La goule avait fait pitance copieuse et pouvait à présent se rendormir.
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Près d'un lac, à quelques centaines de mètres de là, douze jours plus tard, un vieil homme aperçut un jeune garçon de douze ans environ se baigner nu dans l'onde pure. Il n'avait pas souvenance d'avoir vu si joli spectacle depuis bien des années. Il n'avait jamais vu ce garçon dans le voisinage et se demanda tout à coup s'il aimait pêcher.
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Un récit de DorianGray et DrAlucard