jeudi 2 octobre 2008

Lamia


La voiture roulait depuis deux bonnes heures. Le chauffeur était aussi silencieux qu'une tombe. Sa mâchoire carrée avait un coté sarcastique qui ne plaisait pas au garçon. Le véhicule était spacieux et chaud. Lisa avait été claire sur la tenue à arborer dans son manoir. Ses parents et sa famille étaient des gens uniques et partisans d'une vie plus simple et plus proche de la nature. A Dunwich, ils avaient créé une vaste société privée dans laquelle de bien nobles bourgeois venaient prendre leurs soins. Lisa avait donc été fort précise sur ce sujet : un simple caleçon blanc assez collant et une valise avec des vêtements de soirée. Nick avait failli refusé, mais l'envie de revoir la jeune Lisa avait finalement remporté tous les suffrages.

Nick n'était âgé que de seize ans, il était blond comme un champs de blé, assez musclé, intelligent sans être un petit génie, sportif, amical et pour tout dire fort humain. Ses parents étaient morts dans un accident d'avion quelques années plus tôt et il vivait avec sa grand-mère, une vieille bonne femme chaleureuse et aimante.

Nick s'était donc changé dans la voiture, sur le chemin qui le conduisait indubitablement vers les plus belles fesses qu'il lui ait été donné de voir ! Des fesses rebondies, salivantes, douces et lisses comme le cul d'un bébé.

L'énorme Bentley Azure dépassa la grille et s'engagea sur le chemin caillouteux jusqu'à la demeure. Nick regardait à travers les vitres la grande allée d'ifs qui démarquait la totalité du domaine de Engel's Court. Dépassant des arbres, le jeune homme aperçut l'énorme manoir anglo-normand de Lisa. Il avait rencontré la fille lors de vacances passées sur le littoral de la Floride.

La voiture s'arrêta devant une entrée toute particulière : une tour puissante percée d'une double porte de chêne massif montée sur des bases solides de marches de pierres bleues. Le chauffeur stoppa l'engin face à l'entrée et coupa le moteur. Il se tourna vers Nick et lui tendit un document sous enveloppe. Puis, il lui fit signe de s'avancer vers le porche. Le garçon ouvrit la porte et sentit tout de suite le froid piquer son corps.

Depuis l'entrée, Lisa lui fit un signe de la main, l'invitant à le rejoindre rapidement. Il sortit, s'étira rapidement et s'engouffra aussi vite dans la haute demeure familiale. La porte se referma et le garçon se retrouva dans un hall gigantesque flanqué de statues de marbre et de flambeaux brillant.

- C'est largement plus chaleureux ici, fit Nick en souriant.
- Oui, dit simplement Lisa. Je suis heureuse de voir que tu as accepté de venir et que tu as accepté notre étrange choix vestimentaire. Je sais que ce n'est pas facile.
- Je dirai simplement que de ne porter qu'un seul caleçon blanc serrant ne m'est pas coutumier. Et c'est largement froid ! Maintenant, il fait bien meilleur.
- Ne t'en fais, tu vas t'habituer. Tes valises seront montées dans ta chambre. Et la maison est fort chauffée. Je suis heureuse que tu sois venu pour le week-end.
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La jeune fille monta les marches devant Nick qui la suivit. Il était excité à la vue de cette superbe nymphette uniquement vêtue d'un string blanc en dentelle. Il sentait son pénis grossir dans son sous-vêtement au point qu'il lui prit l'envie de plaquer ses mains sur son entre-jambe. Ils passèrent dans des halls à n'en plus finir jusqu'à ce que Lisa s'arrête devant une porte haute et entrouverte. Elle pénétra dans la pièce et Nick la suivit. Deux hommes étaient assis dans des fauteuils luxueux au beau milieu d'une bibliothèque chauffée avec tous les feux de l'enfer. Ils se levèrent avec promptitude. Ils étaient balèzes, stricts et ,en dehors de leur tenue aussi incongrue que celle de Nick, ils semblaient sérieux à en mourir. Ils saluèrent les deux jeunes et se rassirent automatiquement.

- Puis-je te proposer un verre de soda ou un sherry, demanda Lisa.
- Tu peux, ironisa Nick. Volontiers. Je prendrais bien un soda si cela te va.
- Bien sur. Tu te plairas ici, ne t'en fais pas. Et puis ce n'est que pour un week-end. Cela nous permettra d'apprendre à mieux nous connaître. Tu ne crois pas ?
- Volontiers. Je ne rêve que de ça ! Comment se fait-il que tes parents aient eu l'idée ... assez étrange d'installer une communauté ici ?
- C'est un lieu vraiment fort, tu sais. Il est chargé symboliquement et les influx se ressentent encore plus fort dans notre salle de bal. Je te montrerai bientôt. En attendant, nous pourrons discuter et nous baigner dans la piscine intérieure.
- Volontiers.
- Tu es un peu coincé, hein ? Allez, viens, suis-moi. Je vais te montrer ta chambre.
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Les deux jeunes adolescents sortirent du loundge et grimpèrent au premier étage. Les halls étaient aussi imposants qu'au rez de chaussée. Au point que Nick se demanda la taille exacte de cette demeure. Ils pénétrèrent dans une chambre vaste et colorée en blanc et mauve. Les valises du garçon avaient été déposées dans un coin de la pièce et un costume bleu roi surmontait le tout, impeccablement plié.

- Tiens, on t'a déjà fait monté le costume pour ce soir. Les grandes soirées sont exclusivement réservées aux costumes classiques. Tu seras moins gêné de cette manière.
- Merci, c'est une douce attention, fit Nick en regardant le complet signé Thierry Mugler.
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Lisa s'avança jusqu'au lit kingsize et s'assit sur le couvre-lit. Elle sourit au jeune homme, se coucha, leva ses jambes et fit glisser son string. Elle avait un corps fabuleux, tout en souplesse et en rondeurs gracieuses et parfaitement mesurées. Son vagin luisant était à présent ouvert comme une fleur précieuse, comme une orchidée rougeâtre et offerte. Nick sentait son pénis se dresser entre ses cuisses. Cela lui faisait mal. Il s'avança vers le lit d'une démarche raide et rapide. Lisa s'appuya sur un coude, se lécha les lèvres d'un air affecté et avec une lenteur de sénateur déshabilla son futur amant. Elle empoigna le membre viril à sa portée et le lécha consciencieusement puis l'avala d'un coup avec la facilité déconcertante d'un anaconda. Elle paraissait experte en la matière, ce qui n'était pas pour déplaire au garçon. Les lèvres de la jeune fille allaient et venaient contre son membre en berne, lui procurant des jouissances dont il n'avait jamais encore testé la réalité.

Nick sentit les mains de la jeune fille saisir son pénis lourd et gonflé et l'introduire dans son vagin humide, palpitant et chaud. Il s'arc-bouta sur le lit et commença à pénétrer sa compagne d'abord doucement puis avec une violence de plus en plus grande, soufflant et ruisselant de sueur sous l'effet des efforts qu'il faisait pour la première fois en duo. L'instant était bon, chaud et sensuel et il s'en serait voulu de ne pas le prolonger. Les coups de boutoirs étaient plus forts, plus longs, plus puissants, ses reins se cambraient avec l'aisance d'un amant de longue date et de forte lignée. Il la lécha, la caressa, la mordilla jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. Puis, il se retira d'elle et se coucha sur le lit, le pénis encore à moitié tendu levant sa tête d'une jolie couleur prune vers le plafond.

Deux heures et une bonne douche plus tard, ils descendirent, habillés de maillots de bain. La piscine était contenue dans une immense véranda chauffée par panneaux solaires. Les jeunes gens entrèrent dans l'onde fraîche. Ils s'embrassèrent goulûment et burent quelques margueritas bien frappées. Nick ne sentait plus sa tête, il avait l'impression que tout tournait autour de lui, que tout lui échappait aussi certainement que sa virginité s'en était allée. Il pensait vraiment que ce week-end serait le paradis.

Ils firent le tour du propriétaire : la demeure énorme et tortueuse des parents, le jardin aussi aménagé et entretenu que les fesses d'une putain, les dépendances de la congrégation de Balam et même les écuries. Vraiment les parents devaient être particulièrement riches !
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Le soir venu, tout le petit monde se retrouva dans la grande salle de réception. Plus de quarante personnes assemblées autour d'une table rebondie de victuailles, de vins fins et de service en argent et en cristal. Nick commença à se sentir mal à l'aise. A coté de lui se tenait la mère de Lisa, une femme imposante, souriante et sans doute trop fardée pour être honnête. En face se tenait Lisa elle-même dans une robe rouge largement décolletée par le devant et l'arrière tant et si bien que le garçon devinait sa nudité excitante ainsi que son père, un gaillard fort et large d'épaules aussi imposant qu'une ziggourat de l'ancien empire.

- Notre congrégation s'explique par notre volonté de revenir à un monde meilleur, plus proche de la nature, expliqua le père. Elle fut fondée par mon grand-père il y a plus de soixante ans. Elle est basée aussi sur le bénévolat réciproque. Personne ne perd d'argent ici, personne ne doit y mettre des dollars, tout est gratuit. Et de temps à autre, nous accueillons des invités de marque. Lisa m'a dit combien elle vous trouvait admirable, j'ai donc décidé de donner le change en vous invitant à nous rejoindre.
- Je vous remercie, monsieur. C'est vrai que j'apprécie beaucoup votre fille.
- On s'en était rendu compte, susurra la mère, aussi affable qu'un pit-bull devant une entrecôte.
- Silence, tonna le père. Ton moment de paroles n'est pas venu. Ma fille représente toute ma vie, vous me comprenez, n'est-ce pas jeune homme ?
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Nick n'était pas certain de bien comprendre mais il fit oui de la tête et baissa les yeux. Il se sentait de plus en plus mal à l'aise et commençait à regretter vraiment sa venue en cette sombre et lugubre maison bourgeoise. Le repas se passa pourtant plutôt bien. Après tous ces fastes, Lisa le raccompagna jusqu'à sa chambre. Elle ouvrit la porte et s'invita d'office dans la pièce.
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- Tu me baises, demanda-t-elle aussi abruptement que vulgairement. J'ai envie de sentir ta grosse bite en moi.
- Je ... je ... oui ... si tu veux.
- Si je veux ? Bien sur que je veux, petit con. Enlève tes vêtements et allonge-toi sur le lit, les jambes bien écartées. Je vais te montrer ce qu'est une partie fine.
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Nick s'exécuta, ôtant son costume parfaitement taillé, sa chemise en lin fin, sa cravate en soie naturelle, ses chaussettes et son caleçon moulant. Sa queue battait la chamade au fur et à mesure que Lisa enlevait sa robe, révélant son corps aussi parfait qu'une cariatide. Le garçon s'allongea sur le lit et ouvrit largement ses cuisses. Lisa grimpa ensuite sur lui. D'une main, elle massa doucement les couilles du garçon, tout en prenant soin d'exciter le pénis par quelques petits coups répétés. Elle astiqua convenablement le manche jusqu'à ce qu'il atteigne des proportions parfaitement admirables. Alors, d'un coup, elle s'empala sur le vit et commença à cambrer ses reins, à se trémousser et à griffer la poitrine du garçon. Nick ne sentait plus ses membres tellement il bandait. Il éjacula finalement et poussa un petit cri de pur jouissance. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il lui sembla voir une lumière pâle éclairer le corps blanc de Lisa. Il la trouva étrange, comme translucide. Il avait l'impression que ses veines ressortaient avec insistance, qu'une substance verdâtre coulait lentement dans son corps.
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- Tu n'as pas aimé ?
- Oh ! Si, bien sur. C'était très bon. C'est juste ... rien, j'ai eu ... comme une mauvaise impression. Ce n'est rien. Je vrais me reposer. Excuse-moi.
- Ne t'excuse pas, mon chéri. Ce sont tes premières fois, je comprends tes émotions. Calme-toi et allonge-toi convenablement, nous allons dormir un peu.
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Durant la nuit, Nick dormit difficilement. Il entendait des cris et des bruits venant de plus loin. Vers quatre heures du matin, Lisa se leva. Nick attendit quelques minutes et ensuite la suivit. Elle ne s'était pas habillée et déambulait dans la tenue d'Eve au milieu des couloirs sombres et immenses. Lui-même n'avait passé aucun vêtement et trouvait la situation sinon excitante, à défaut incongrue. Elle descendit vers le jardin, s'arrêta le temps de déverrouillé la porte de la véranda et sortit. Nick se demanda quelle mouche l'avait piquée, mais il la suivit tout de même, grelottant de froid.
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La fille se rendit sur un kiosque situé au milieu du jardin. Nick se tint de coté et put visionner la scène avec dégoût et horreur. Sur le kiosque se tenaient le père et la fille, enlacés comme deux sangsues. La fille faisait glisser ses mains sur le pénis du père qui doucement la pénétrait. Il poussa un cri rauque et s'enfonça plus profondément en elle, lacérant les fesses de sa fille de ses griffes acérées. Des griffes ? Il avait du mal voir.
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Le père hurlait à présent dans une langue qui n'avait rien de familier à Nick, une sorte de chant guttural affolant et déchirant. La fille répondit d'une voix plaintive et stridente, se couplant dans une sourde mélopée aux accents tragiques. Le père et la fille copulant comme des bêtes sur un kiosque au beau milieu de la nuit. Nick avait envie de vomir. Il retourna lentement vers la maison et se promit de boucler ses bagages dès le lendemain et de quitter la maison au plus vite sous n'importe quel prétexte.
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Arrivé dans sa chambre, il verrouilla la porte et se coucha. Il fit des rêves monstrueux de femmes vampires, hurlant à la nuit tombée, de sorciers démoniaques violant de jeunes écervelées sur les racines d'un arbre gigantesque. Et l'arbre était vivant. Pas seulement dans une acceptation biologique, mais bien vivant comme un être fait de chair et de sang. Nick se réveilla au petit matin, nu, dans une pièce sombre, aux murs de pierre. Il était retenu au cou par une chaîne métallique reliée à un énorme crampon fixé dans la paroi la plus proche.
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-Tu n'aurais pas du voir cela, dit froidement Lisa. Ce n'était pas ce qui était prévu.
- Mais qu'est-ce que c'est que ce cirque, putain, hurla-t-il.
- Pas de blasphème ni de vulgarité, claqua-t-elle en lui assenant un formidable direct à la mâchoire. Ton temps de paroles n'est pas encore venu. Tu apprendras bientôt à me respecter et à m'obéir.
- Mais vous êtes cinglés. Détache-moi, putain, je veux partir.
- Tu partiras quand et de la manière dont j'aurai décidé. En attendant, tu te repentiras ici pour ta souillure perpétuelle. Tu attendras que Balam fixe ton sort.
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La fille sortit par une petite porte pratiquée dans la roche et le père entra.
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- C'est dommage mon garçon que tu aies vu ce que tu ne devais pas voir. Ma fille souhaite pourtant toujours faire de toi son époux, auquel cas je dois bien me soumettre à sa volonté. Mais elle m'a permis de me livrer à une gâterie précieuse pour un être de mon âge. Je suis désolé, mais cela va te faire assez mal.
- Vous êtes fou ! Ne me touchez pas ! Vous n'avez pas le droit de ...
- Erreur, jeune coq imbécile. J'ai tous les droits et celui de posséder ton corps et ton être autant que celui de décider de ta vie. Tourne-toi, ne m'oblige pas à te forcer, ceci ne te ferait que plus mal encore.
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L'homme attrapa Nick par le cou et le força à s'agenouiller. Ensuite, avec une vigueur perfide, il s'enfonça en lui, donnant des coups de boutoirs aussi puissants qu'une machine à vapeur lancée en plein galop. Nick ne sentait plus son cul tant cela le faisait souffrir. Il avait l'impression de s'être assis sur le vieux poële de sa grand-mère, celui qui fonctionne encore au charbon. Il ressentait ce viol comme le pire moment de honte de toute son existence. Et pourtant, il était certain que cela ne faisait que commencer. Le sperme froid et gluant du père souilla ses fesses et son anus. Il hurla et tomba ensuite de coté, pleurant et soufflant de rage. Le père se releva, lui asséna un violent coup de pieds dans les cotes, se pencha à nouveau sur le garçon, saisit son pénis et entortilla autour une langue d'une longueur inadmissible et finalement s'en alla.
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Nick fut réveillé quelques heures plus tard par des pas venant d'un escalier proche. La porte de sa cellule s'ouvrit bientôt et une troupe d'hommes entra. Ils étaient vigoureux, dans la force de l'âge et tenaient divers instruments dans leurs mains. Nick fut saisi, détaché de la paroi et emmené vers une autre pièce plus profonde encore à travers les couloir sombres et empuanti de moisissure et d'une odeur bien plus affreuse encore.
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Tout en bas, là où les couloirs se rejoignaient pour former une vaste et oppressante crypte, Nick saisit l'horreur de la scène. Une orgie affreuse avait commencé. Une orgie de sexe et de sang. Des couples emmêlés se repaissaient des invités de marque de la congrégation. Dévorant qui un foie, qui une jambe, de sombres créatures aux pieds palmés et aux corps couverts d'écailles s'enlaçaient dans de monstrueuse bacchanales où évoluaient des femmes nues dont les corps se terminaient par des queues de serpent. Tout ce monde se tortillait frénétiquement, cherchant à se repaître du moindre effort, de la moindre parcelle de vie des humains présents. Au milieu de la salle se tenait Lisa, totalement nue et levant des bras pourvus de griffes rouges vers un arbre millénaire, plié et courbé, portant visage quasi-humain au centre de ses grappes de branches plus fourchues que les pieds d'un bouc. L'un des gardiens de Nick le poussa en avant à l'aide d'un bâton de bois. Rapidement, le jeune homme fut amené devant la fille et son arbre compagnon.
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- Nick ? Je suis heureuse que tu sois là. Je voulais que tu saches et que tu comprennes. Que tu comprennes ce que ma mère n'a jamais admis. Tu vas être aux premières loges pour voir notre Dieu se nourrir. Lui qui plane au travers du vrai, lui qui connaît l'avenir, le présent et le passé, lui par qui tout transcende, Balam !
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Qu'est-ce qui se passe ici ?
- C'est le grand jour, Nick. Une fois par an, nous invitons des familles entières n'ayant plus d'attaches afin de nous repaître de leurs dépouilles. Nous nous nourrissons en l'honneur de Balam, notre Dieu, nous les lamia.
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L'arbre poussa un grondement sonore et Nick vit qu'il possédait trois visage, l'un fixait des yeux éteints vers le sol, le deuxième fixait le couple d'adolescents d'un air satisfait, le dernier regardait le ciel d'un air perplexe. Nick comprit l'abomination contenue dans cette cave suintante et monstrueuse. D'un coup d'oeil à gauche, il vit un jeune garçon de huit ans chevauché par une femme de quarante qui cherchait désespérément à trancher son pénis à coups de crocs huileux. Plus loin, une ancienne épouse respectable était allongée sur le dos, la cage thoracique béante ouverte comme un festin pour des monstres en chaleur qui prenaient un soin particulier à détacher chaque centimètre de chair des os cassés. Nick vit et cela et bien plus : des enfants violés à l'aide de barre de fer rougies au feu, des hommes écartelés dont les burnes étaient croquées par des créatures mi-femmes mi-poissons, des filles empalées sur des troncs de bois, l'estomac leur ressortant par le gosier.
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- Et puis, c'est dingue ce que l'on peut faire avec la peau humaine, lâcha Lisa avec un naturel effrayant. On peut vraiment en faire n'importe quoi : abat jours, fauteuils, canapés trois places pour certains, rien que de la belle qualité.
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Nick hurla et se précipita sur le premier être sur sa droite qui tenait un flambeau. Il le lui arracha des mains et le brandit vers Balam lui-même. Le démon rugit du fond de sa prison et tourna son deuxième visage vers Lisa. Sans hésiter une seconde, Nick planta le flambeau dans la poitrine de la fille.
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Un mugissement suraigu se fit entendre, faisant résonner terriblement les murs de la caverne. Lisa prenait feu, lentement mais sûrement. Devant elle Balam s'était aussi enflammé. Les deux êtres liés par un destin monstrueusement semblable devenait des foyers gigantesques.
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Le garçon profita du remue-ménage créé par son acte pour s'enfuir vers une porte en hauteur. Il l'ateignit au moment même où le père de Lisa le rattrappait et le faisait choir.
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- Tu crois peut-être t'en tirer, minable. Je vais te faire bouffer tes couilles et ensuite te couper le gland et regarder ton sang se retirer de toi jusqu'à ce que je dévore ton corps en punition de tes pêchés. Je ferai cela, Dieu, crois-moi.
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Un bruit formidable retentit et l'arbre explosa lançant des milliers de morceaux à travers toute la pièce. Le père de Lisa s'effondra comme un fétu de paille pour ne plus se relever. Sa tête venait d'être arrachée de son tronc avec violence et puissance.
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Sans hésiter davantage, Nick sortit de la caverne et fonça à travers un dédale incohérent, cherchant les chemins de remontée. Bientôt, il fut dans le grand salon. Il tira une tenture à lui, l'enroula autour de lui et sortit de la maison. La merveilleuse Bentley avait été garée sur le coté droit de la cuisine. Nick s'y précipita et s'y enferma, priant pour sa vie.
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Fut-il entendu ? Il nous faut le supposer. Alors que la demeure flambait de plus belle, léchant le ciel de longues volutes rouges et or, que le jardin s'effondrait dans des affres de torture souterraine, la voiture, sur son morceau de terre ne bougeait pas d'un pouce. Lorsque tout fut fini, Nick sortit et contempla les restes clacinés de l'ancienne résidence de Balam. Les poutres noircies fumaient encore.
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Soudain, sortant des ruines, une ombre se dirigea vers lui. Il s'agissait d'un homme jeune et beau. Un homme grand, mince et presque assexué, habillé d'une toge longue et blanche, nimbé d'une lueur morte. Il se planta devant Nick et lui sourit.
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- Paix à toi, fils de mon père. Tes actes ont sauvé de la damnation éternelle le premier des déchus. Celui qui par sa force pouvait révéler l'avenir et le passé. Mais tu n'as pas voulu de ce don. Tu étais digne de me dégager de ma prison millénaire. Sois certain, fils de mon père que mes yeux suivront tes pas et que jamais tu n'auras à souffrir de par ma main. Je te le promets.
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Aussi subitement qu'il était apparu, l'ange disparut, devenant de plus en plus sombre et finalement éclata en une miriade de rayons lumineux aussi sombres que des opales.
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Slalomant avec la voiture entre les fossés créés par l'effondrement du sous-sol, Nick s'enfuit de Dunwich et ne jeta pas un seul regard en arrière avant d'avoir atteint les abbords de l'autoroute. Au loin, Dunwich avait cessé d'exister à tout jamais.
Un récit de DorianGray