lundi 6 octobre 2008

Le gibier manque ...


Assis près d'une cheminée, quatre gentlemen discutaient de leurs journées de chasse, de qui avait coursé le lion, qui avait abattu le rhinocéros. Très dignes dans leurs fauteuils aux dossiers raides et inconfortables, leurs vies semblaient immuables, transcendant sans secrets les habitudes d'un train-train quotidien empli de névralgie.
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Les quatre messieurs corpulents se gaussaient devant des verres d'un rubicond sherry hors d'âge. Les plats arrivèrent bientôt, apportés avec déférence par des serveurs guindés. Anthony Denclan, précédé par sa bedaine imposante, s'avança vers les plats argentés disposés sur une table d'un blanc éclatant.
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- Vos invités seront bientôt des nôtres, demanda Kurt van der Sand.
- Effectivement, répondit Denclan. C'est une partie de la famille que je n'ai plus vu depuis bien longtemps. Jugez par vous-même. Le père, Arthur, mon neveu, sautait pour la dernière fois sur mes genoux à cinq ans. Il en a à présent quarante-sept. C'est dire !
- Cela ne nous rajeunit pas, n'est-ce pas ?
- Effectivement ! Cela ne nous rajeunit pas. D'autant plus qu'ils sont les seuls héritiers de la fortune familiale. Autrefois élevée mais à présent réduite à peau de chagrin. C'est la vie. Personnellement, je préfère mon manque de dividende, mais ma liberté, là où je le souhaite.
- Tu vois quand je pense à tout ça, j'aime que rien ne se perde. C'est ainsi que nous fonctionnons depuis longtemps déjà !
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Les quatre messieurs distingués mangèrent de bon appétit. Les plats furent servis plusieurs fois et finalement chacun quitta la table avec dans le ventre un énorme sentiment de bienfait. Ils s'assirent tous autour de la table du club. Un verre de cognac sec attendait chacun d'eux. C'est donc avec une certaine délectation que les quatre hommes savourèrent comme à leur habitude une fin de journée fatigante et excitante.
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L'avion se posa sur la piste quelques jours plus tard. Anthony Denclan attendait sous un auvent de fortune, deux noirs tenant sa voiture à l'abri de la chaleur à quelques mètres de là. Denclan savait qu'il pouvait leur faire confiance. Jamais ces nègres n'auraient osé lui jouer un jeu qu'ils auraient tout de suite amèrement regretté. Il regarda sa famille descendre du Boeing. Un homme dans la force de l'âge, grisonnant, tenant un port de tête fier et hautain, une femme replète et revêche, deux filles, des jumelles de seize ans environ, jolies et assez sexy dans leur démarche et dans leurs vêtements trop courts et trop serrant, et un garçon de quatorze ans, grand, dégingandé, beau et solide d'épaules, habillé d'une simple chemise ouverte sur un torse humide et imberbe et un short blanc ample et bas de taille révélant une absence de sous-vêtements. Cette dernière remarque sembla intéresser et même exciter le vieil homme autant que faire se peut !
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- Arthur, mon petit, cria Denclan, déclenchant un tremblement perceptible chez ses deux serviteurs. Comment vas-tu après tout ce temps ? Et ton père ?
- Votre frère est mort, mon oncle, le mois dernier. Nous aurions voulu vous voir à l'enterrement. Le ton était calme mais Denclan sentait poindre la froideur et le reproche.
- Oh ! Je comprends, fit-il, espérant déjà une éclaircie. Mais j'étais fortement occupé. Une fièvre affreuse et mordante m'avait cloué au lit. Voici seulement deux jours que je suis remis.
- Ce n'est rien, mon oncle. Le principal est de réunir la famille à nouveau. Je peux enfin vous présenter ma femme et mes enfants autrement que sur photos et par le biais de lettres déplacées autant d'inutiles.
- Mais non, bien sur, elles ne furent pas inutiles. J'ai retenu le nom de tout ce petit monde. Madame Wilhelmina Van Seyders, ton épouse et tes charmantes filles, Cléo et Mélia, ainsi que ton fils unique, le mignon Morgan.
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D'un geste radieux et d'un sourire ravageur, la femme s'avança afin de serrer ce parfait inconnu dans ses bras. Elle semblait épanouie, mais son visage chafouin et ses yeux plissés en disaient long sur ses habitudes. Denclan sentait la hargne et la fourberie de tout ce petit monde. Le seul pour il semblait éprouver un peu de pitié était ce jeune homme. Il paraissait malgré ses allures de grand garçon réveillé si frêle et si timide qu'il plus immédiatement au vieil oncle.
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La voiture, une range rover longue et large pour accueillir un groupe de touristes, fit le tour de l'aérodrome et se faufila rapidement entre les maisons et les cahutes des indigènes pour rejoindre une piste rougeoyante.
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- L'hôtel est spacieux et luxueux à souhait, dit simplement Denclan. Nous sommes quatre à le posséder : Van der Sand, qui est un ancien de la compagnie des mines hollandaise, Ray qui est scientifique et était venu ici pour étudier la faune locale et Owen, un anglais établi en Belgique et qui s'était retiré dans cette partie de la réserve masaï pour écrire un roman autobiographique. Nous avons fait une petite fortune grâce à des safaris et des visites guidées, ce qui nous a permis de faire construire un véritable palais au beau milieu du désert.
- C'est intéressant, siffla la femme. Il avait compris son air cette fois. Elle aimait l'argent et la possibilité de la mort du vieil oncle lui donnait de véritables extases.
- C'est surtout chaud et humide, dit Cloé.
- Et puis tous ces animaux, siffla Mélia, ça sent le fauve.
- Moi j'aime bien ce pays, déclara Morgan.
- Si cela t'intéresse, je te ferai découvrir la réserve Masaï demain, petit.
- Oh oui, alors ! Ça ce serait vraiment extra. J'ai vu quelques émissions à la maison sur cette tribu, c'est vraiment intéressant.
- Oui, oui, fit le père. Sans doute, mais nous avons d'abord à parler, oncle Anthony et moi. Ensuite, tu pourras t'amuser tant que tu le souhaiteras.
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Après quatre heures de routes pénibles et pernicieuses, la voiture arriva en vue d'un resort énorme comprenant deux piscines de forme oblongue et une palmeraie d'une grande beauté. Des bungalows étaient disséminés dans le jardin et tous donnaient sur les piscines et sur un lounge central comprenant les bureaux et le restaurant.
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- C'est assez cosy en effet, fit la femme. C'est beau tout en étant pas extrêmement splendide, en tous les cas, pas dans le sens où nous sommes habitués à le dire.
- Tu as raison ma chérie, ajouta Arthur, mais ceci mérite tout de même le détour !
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L'hôtel s'étendait sur une superficie importante. Le petit groupe entra dans la réception et s'assit dans des sofas cossus et moelleux. Le père observait avec un oeil calculateur les différentes décorations et les comptoirs en bois d'ébène. La mère surveillait ses deux gamines tressaillant à chaque passage d'un noir baraqué à moitié nu.
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- Je vous ai fait venir en ces douloureux jours pour discuter de ma succession, annonça brutalement Denclan. Je suis vieux. Si, Arthur ! Je suis vieux, j'en ai l'air et le suis. Cela ne servirait à rien de le nier. L'âge est là et je me sens partir doucement. J'ai donc décidé de donner mes biens à ma famille et je vous ai contacté afin de vous rassembler sur ces lieux, dans les seuls biens que je possède.
- Cette nouvelle, oncle Anthony, m'afflige. D'autant plus que nos retrouvailles seront courtes. Tellement courtes.
- Tudieu, fiston ! Je ne suis pas encore mort, mais il est vrai que le temps va me manquer.
- Mais le principal tient dans le fait que nous soyons tous réunis ici même, ajouta finement Wilhelmina. C'est tellement bénéfique pour les enfants surtout. Ils étaient tant heureux de vous rencontrer.
- Mais j'en suis moi-même fort heureux, ma chère. Vous rencontrer et vous recevoir ici est fort intéressant pour moi. Nous aurons d'ailleurs le temps d'en discuter plus longuement dès demain, mais cet après-midi et ce soir, je pense que vos enfants préféreront profiter de la piscine et de l'infrastructure sportive.
- Ils en seront certes bien aise, répondit rapidement la mère.
- Demain, je vous offrirai une journée de véritable safari dans la réserve masaï. Vous pourrez y voir des éléphants, des lions, des girafes ...
- Ce sera super, intervint Morgan. Cela me ferait bien plaisir.
- Silence Morgan, coupa son père. Ce serait en effet bien aimable de votre part, mon oncle. Mais nous n'y sommes pas préparés.
- Peu importe, rassura Denclan. Vous n'avez nul besoin de préparation particulière, ni de vêtements spécifiques. Une jeep vous prendra demain à huit heures et vous reviendrez en soirée pour voir les animaux s'abreuver à une oasis. Ne vous en faites pas, c'est une jeep grand luxe avec boissons fraîches, divertissement et vous serez reçus dans un restaurant de grande qualité durant le temps de midi.
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Le père, trouvant sans doute l'idée fort intéressante, accepta rapidement et s'en fut avec sa petite famille ranger leurs affaires dans leurs chambres respectives. Les parents avaient une chambre donnant sur le parc et possédant un jacuzi personnel, les filles avaient une chambre double dans l'aile principale de l'hôtel et Morgan disposait d'une chambre grand luxe dans un bungalow réservé à l'oncle Denclan.
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Deux porteurs aidèrent les parents à rejoindre leur chambre, tandis que les filles étaient coduites par l'un des directeurs lui-même, Alexander van der Sand. C'est l'oncle Denclan qui conduisit le jeune Morgan à sa chambre. Elle était spacieuse, possédait un salon privatif, une grande salle de bain en acajou massif et porcelaine blanche, un lit kingsize et un balcon ravissant donnant sur une partie de la steppe africaine avec au loin les lueurs d'un crépuscule orangé. Le gamin posa sa valise sur le lit et remercia son grand-oncle.
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- Ne me remercie pas, mon petit. Tu me parais bien meilleur que tes parents ou même tes soeurs. Non ! Ne rougis pas ! Je sais ton coeur, fiston, je vois dans tes yeux. Tu n'es pas heureux avec eux, ils sont fourbes, méchants, calculateurs, n'est-ce pas.
- Ce sont aussi mes parents. Et je ne vous connais pas. Jusqu'à présent, ma famille se limitait à père et mère ainsi qu'à mon grand-père qui vient juste de décéder.
- Tu n'avais donc jamais entendu parler de l'oncle Anthony Denclan ? Étrange et amusant à la fois quand on sait que ton père m'a dépossédé d'un héritage qui me revenait de droit.
- Comment ? Père n'est pas un voleur. Il n'a jamais intrigué contre personne !
- Ta langue est belle, comme toi, fils. Mais elle te fait mentir, car ce n'est pas dans tes habitudes de parler ainsi, n'est-ce pas ? Ne joue pas au bourgeois avec moi, mon chéri, cela ne pourrait t'aider. Laisse-moi faire de toi un homme puissant, Morgan. C'est toi qui héritera de mes terres, de ma richesse et de mon domaine. J'ai menti à ton père. Je possède tout ce domaine, cet hôtel, une partie de la réserve et bien d'autres terres au-delà du Katanga ! Tout cela sera pour toit, mais chut ! Personne ne peut encore le savoir.
- Je ne vous comprends pas. Mais mon père n'acceptera jamais que je sois votre héritier. Ce n'est pas ainsi que cela va.
- Et pourtant, fils, c'est ainsi que cela ira. Allez, va donc prendre une douche, tu ruisselles. Si tu souhaites profiter d'une piscine douce et tranquille, je te signale qu'il existe une piscine privée sur le toit de ce bungalow. Je te laisse les clés si tu souhaite y aller ... seul. De là, tu auras une vue splendide sur un massif rocheux parfaitement superbe au soleil levant.
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Morgan était éberlué d'avoir ainsi fait la connaissance de son grand-oncle Denclan. Il ne comprenait pas la moitié de ce que voulait lui dire cet homme, mais après tout, il était venu ici pour s'amuser, pas pour écouter des idioties sur le compte de son père, de son grand-père, ou de toute cette maudite famille même. Il n'en avait cure. Il déboucla sa valise, mit ses affaires dans les armoires mises à sa disposition et finalement se dirigea vers la salle de bain. Elle était encore plus grande lui semblait-il que celle de ses soeurs dans leur demeure de Fleet Street. De superbes meubles jonchaient le sol en parquet. Il s'avança, ôta sa chemise, se regarda dans le miroir et entreprit d'ôter son short. Ainsi complètement nu, il parvenait à peine à se rafraîchir. Il se tourna vers la douche et fit couler l'eau. Une bonne douche le remettrait d'aplomb. De l'autre coté de la paroi, dissimulé derrière une vitre sans tain, un homme ne perdait rien de la scène. Il regardait le jeune homme nu avec un plaisir sincère et une excitation profonde.
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- Alors, comment est-il, demanda Denclan.
- Excellent, ricana Owen. Un corps superbe. Jeune, fort jeune et tendre. Son corps me plaît beaucoup.
- Il ne sera pas pour nous. C'est quelqu'un de bien.
- C'est bien la première fois que je te vois sentimental. Cela ne t'a pas gêné d'être monstrueux envers nos familles, Denclan. Lorsque tu violas le jeune fils du cousin de Ray, te souviens-tu ?
- J'étais jeune à l'époque, Owen, très jeune. Celui-ci ne devra plus être surveillé. Il restera vivant, je te l'assure.
- Bien, selon tes voeux. Chacun décide pour les siens, c'est bien ainsi que nous l'avions décidé.
- Exactement. Ses parents et ses horribles soeurs seront les seules victimes.
- Bien Denclan.
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Morgan termina ses ablutions et se sécha. Finalement, il s'habilla d'un short de bain bleu et monta sur le toit. De là, il pouvait bénéficier d'une vue superbe sur la vallée qui accueillait l'hôtel tout entier. Le sol du toit était bouillant. Il y installa une serviette propre trouvée dans sa chambre et s'allongea quelques minutes. La chaleur de cette fin d'après-midi était étouffante. L'Afrique était tellement belle, mais tellement chaude pour un Anglais habitué à la bruine et au brouillard. Il ôta son short et se trempa dans l'eau douce et chaude de la piscine. Bientôt, une jeune serveuse lui apporta un plateau empli de snacks et d'un grand verre d'un cocktail coloré. Morgan s'enfonça sous l'eau et porta ses mains en coupe au niveau de son pénis.
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- Pour votre plaisir, dit la jeune fille. Vos soeurs ne sont pas aussi pudiques que vous. Si vous avez besoin d'autre chose, quoi que ce soit, faites-moi appeler. Je serai toujours prête à vous satisfaire.
- Merci, mais là, j'aimerais vraiment que vous me laissiez.
- Dois-je faire cela ? Votre oncle m'a demandé de veiller sur vous. Votre nudité ne me choquera pas. Vous pouvez sortir de cette eau et profitez des bienfaits de tout ce que peut offrir cet hôtel.
- Étrange hôtel en vérité, ricana Morgan. Vraiment, je n'ai nul besoin de vous, merci quand même.
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Dès que la fille s'en fut, Morgan sortit de l'eau, s'enveloppa dans sa serviette et, laissant là le plateau, descendit dans sa chambre. Il s'enferma et commença à fouiller son paradis artificiel. Pendant ce temps, ses parents étaient installés avec l'oncle Denclan et son ami, Gérard Ray, dans des transats confortables donnant sur l'une des piscines. Des serviteurs allaient et venaient autour d'eux, puis s'en retournaient vers les autres clients. Tout semblait fait pour ceux qui aiment le luxe, la prétention et la jouissance.
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- Ainsi donc notre fils préfèrent rester dans son bungalow, demanda nerveusement la mère.
- Oh, il semblait malheureusement un peu indisposé par la chaleur. Il m'a dit qu'il resterait dormir quelque peu au frais, puis nous rejoindrait au restaurant. Vos filles ne sont pas là, elles non plus ?
- Si, répondit le père. Elle batifolent dans l'eau avec ce grand maître nageur bronzé qui faisait des longueurs étrangement à leur niveau.
- Je sens poindre une réprobation dans vos paroles, souligna Ray. Pourtant, il ne faut pas. Ce jeune maître nageur est mon fils unique. Il ne fait aucun mal, croyez-moi.
- Je ne voulais pas vous indisposer, cher monsieur, se pressa d'expliquer Arthur Denclan. Ce n'était pas mon intention. Mes filles sont jeunes, voilà tout.
Sur les entre faits, les deux gamines et le jeune homme s'approchèrent des adultes.
- Papa, fit le nageur. Je voulais aller montrer l'étang et les ibis à ces deux charmantes demoiselles. Le permets-tu ?
- Bien sur, Adrien. Si cela n'ennuie pas les parents de ces jeunes beautés.
- Faites, faites, les enfants, sourit le père. Ne vous gênez pas pour nous. Nous discutions à l'instant de ce magnifique domaine. Faites donc !
- Merci monsieur, merci papa.
- Merci, père, firent les jumelles avec cette même voie pinailleuse.
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Les trois adolescents tournèrent au coin du bâtiment principal et disparurent à la vue des adultes. Adrien Ray allait devant tandis que Cléo et Mélia faisait bouger leurs fesses rebondies avec ostentation, comme si le monde devait s'arrêter d'un seul battement de leurs cils. Derrière la réception, un étang entretenu avec amour était entouré de plusieurs petits kiosques de bois recouverts de feuillages verdâtres et surmontés de myriade de fleurs jaunes et roses. Dans l'eau, quelques ibis paresseux se miraient dans les eaux sombres et profondes.
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- C'est père qui sera bientôt l'un des propriétaires de cet hôtel, fit Cléo avec la simplicité d'un agent d'assurance.
- Et il nous le laissera certainement, dit Mélia qui ne doutait visiblement de rien.
- Vous êtes parfaitement à l'aise ici ! Pourquoi pas, fit le jeune garçon d'un air entendu. C'est un très beau pays, vous savez.
- Ce n'est pas tant le pays qui nous intéresse que ce qu'il peut rapporter, annonça directement Cléo. Donnant, donnant, c'est la loi !
- Donnant, donnant, demanda le nageur.
- Donnant, donnant, répondit Mélia avec satisfaction.
- Et si j'ôte mon maillot, vous enlevez vos vêtements ?
- Non, fit Cléo brusquement. Quelle est cette demande infamante ?
- Ce n'est en rien infamant. Nous allons nous voir plus souvent de ces moments. Cela ne vous plairait-il pas de se faire un petit plaisir de temps à autre ?
- Cela ne se fait pas, ronronna Mélia. C'est dégoûtant.
- Dans ce cas, c'est réglé, dit simplement le garçon. Dommage.
- Attends, le stoppa Cléo. Ne sois pas si rapide. Tu n'as jamais appris à draguer. Tu es toujours aussi direct ?
- Toujours. Pourquoi attendre. Prendre du bon temps et ensuite travailler, c'est comme cela que je vois l'avenir.
- Bon Dieu, au moins t'es certain de ce que tu feras demain, toi, affirma Mélia. Regarde, je vais te faire un cadeau pour ne pas que tu aies réaliser tout ce chemin pour rien.
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D'un geste ample, la fille enleva le dessus de son bikini, révélant des seins énormes et bronzés, gonflés de jeunesse et s'ornant de jolis tétons épais et d'un brun-rouille passionnant. Elle se massa deux fois les seins pour faire exciter ses mamelons et ensuite sourit bêtement au garçon. Celui-ci restait éberlué, les yeux fixés sur la poitrine suave de l'adolescente. Il lui sourit bêtement et baissa son slip de bain, dévoilant un pénis lourd et humide. Son gland était tendu au garde à vous et dégoulinait de sperme chaud. Il s'approcha de Mélia et tendit ses mains vers le seins pointés devant lui.
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- Adrien ! Veux-tu te comporter convenablement. Rhabille-toi ! Désolé mesdemoiselles, fit un homme aux manières onctueuses. Adrien n'est pas méchant, mais seulement un peu ... limité, si j'ose dire.
- Je ne suis pas certaine que limité est le mot qui lui convienne, siffla Cléo en lorgnant d'un oeil ravi la bite énorme du garçon. Nous allons retourner à notre chambre si cela ne vous gêne pas. Papa pourrait être curieux et venir faire un tour par ici ! Bye Adrien, au revoir Monsieur ...
- Owen, Thomas Owen, comme l'illustre écrivain. Je suis un des directeurs de cet hôtel. Au revoir mesdemoiselles.
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Les gamines s'avancèrent d'un pas raide en gloussant et furent bientôt hors de vue. Owen se retourna vers le garçon qui s'astiquait à présent généreusement le manche dans l'espoir de le voir dégonfler.
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- Idiot ! Tu ne peux t'empêcher de toutes te les tapper, hein ? Toujours penser avec ta bite plutôt qu'avec ton cerveau !
- Je n'en peux rien, oncle Thomas. C'est plus fort que moi. Quand je vois leurs culs et leurs seins, je me sens tout drôle, j'ai envie de les violer et ensuite de leur faire mal.
- En attendant, il va falloir que je m'occupe de cette grognasse et que je sois convaincant comme toujours. Tu te rends compte que tu risques à chaque fois notre peau en t'affichant avec toutes les greluches qui passent par ici. Si des clients t'avaient apperçu ?
- Pas de chance que cela arrive et tu le sais aussi bien que moi. Nous entretenons chacun nos petits secrets, n'est-ce pas. Et c'est moi qui m'occupe de la palmeraie. C'est mon domaine !
- Soit ! Dépêche-toi d'emmener ces filles dans leur chambre et montre-toi autrement plus intelligent à l'avenir.
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Wilhelmina, Arthur, Mélia, Cléo et Morgan étaient attablés autour de plats fabuleux lorsque Denclan fit son entrée, suivi par une troupe entière de personnages d'un certain âge, certains accompagnés de jeunes hommes prévenant. Tous prirent place autour de la même table et Denclan fit bientôt les présentations.
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- Voici Gérard Ray que vous avez pu voir tout à l'heure et son fils, Adrien. Le grand jeune homme ici est Antoine, le fils de Thomas Owen, l'un de mes bons amis. Vous aviez déjà pu rencontrer Alexander van der Sand qui est l'instigateur de notre domaine ici en pleine réserve. Et voici enfin Emilio Di Pridio, notre réceptionniste et notre secrétaire, accessoirement. C'est lui qui gère réellement l'hôtel. Vous remarquerez avec étonnement j'en suis sur l'absence de compagnes. C'est ce qui explique notre présence ici. Nos épouses sont malheureusement disparues avant nous, nous laissant seuls ici comme de vieux légumes trop cuits par un soliel brûlant.
- Hé bien, enchanté, tous, dit bêtement Arthur Denclan. Nous sommes tous les cinq vraiment heureux de pouvoir être reçus aussi bien parmi vous. N'est-ce pas les enfants.
- Bien sur, père, répondirent les trois jeunes en coeur.
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Owen jeta un coup d'oeil à Adrien Ray qui lui fit un semi-sourire de compréhension. C'est Morgan qui commença à trouver le jeu louche lorsque les serveurs apportèrent les plats à table. De grands plateaux d'argent furent disposés au milieu de table et après une minute qui sembla une éternité, les couvercles furent enlevés et des extraits de cuisine immonde apparurent. Arthur se leva d'un bond en hurlant.
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- Mais qu'est-ce que c'est que cette horreur ?
- Asseyez-vous, Arthur, fit mielleusement Denclan. C'est impoli de se lever de table quand nous recevons des invités pour souper !
- D'ailleurs, il nous faudra bientôt entreprendre notre chasse habituelle et nous gâcher l'appétit serait extrêmement mauvais, ajouta le plus simplement du monde Ray. Ceci est, je trouve, outrecuidant.
- Mais vous êtes des malades, hurla Wilhelmina. Arthur !
- Silence, femme, siffla Owen. Votre présence à notre illustre tablée, emplie de dignes représentants de l'espèce humaine n'est que partiellement acceptée !
Quatre serviteurs musclés apparurent à l'autre bout de la salle, se saisirent des membres vivant de la famille et les forcèrent à s'assoir.
- Si vous ne mangez pas, veuillez au moins avoir le privilège de vous taire, mon neveu. Vous m'exaspérez !
- Mais qu'est-ce que c'est que ce cauchemar, implora Arthur.
- Un cauchemar, old boy ? Mais pas du tout ! Depuis maintenant plus de vingt ans, nous évitons à nos mauvais membres familiaux d'entrer en possession de fortunes ne leur revenant pas de droit ! Vous avez usurpé mon identité pour faire main basse sur les possessions de feu mon père, comme mon si audacieux frère l'avait fait avant vous. Paix à son âme, il n'aura pu bénéficier de la finale que je vous réserve. D'autres ont péri de la même manière avant vous ! Car vous allez mourir Arthur et votre corps garnira mes plats de la même manière que ces clients peu fidèles garnissent mes plats d'aujourd'hui.
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Devant les yeux effarés de Morgan, sur un plateau superbe incrusté d'émail blanc, se tenait un bras soigneusement tranché et écorché de frais reposant sur un lit de champignons et recouvert d'une sauce s'apparentant à la sauce gribiche. Le garçon ne pouvait détacher ses yeux de ses morceaux humaines trempant dans des sauces brunâtres. A ses cotés, sa soeur ne bougeait pas, restant de marbre comme si elle avait été droguée avec un calmant profond et fort. Cléo, elle, ouvrait et refermait la bouche comme un poisson hors de l'eau. Wilhelmina hurla encore une fois à s'en faire exploser les tympans. D'un geste vif comme l'éclair, Owen s'avança vers elle, se plaça dans son dos et lui enfonça une lame aussi longue qu'un bras en travers de la gorge, détachant presque complètement la tête du tronc. Avec un gargouilli horrible, Wilhelmina s'effondra sur la table, éclaboussant ses filles d'un sang noir et épais. Tous hurlèrent brièvement jusqu'à ce que Wilhelmina s'arrête de bouger.
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Les regards se portèrent bientôt sur Denclan. Le gros homme riait de bon coeur, entouré de ses amis aussi fous que lui. Ils prirent quelques morceaux de viande et s'en empifrèrent avant de déclarer d'une voix unique : « c'est maintenant le safari ! »
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- Hé oui. Maintenant, le jeu va commencer. Vous allez disposer de quelques heures pour avancer et tenter de nous échapper. La savane s'offre à vous sur de nombreux kilomètres. Si vous parvenez à rejoindre un endroit habité, vous serez sauvés ! Autrement, mes amis et moi vous chasserons, vous trouverons et vous abatterons. Et ensuite vos corps seront choyés par nos cuisiniers ... un vrai délice parfumé !
- Vous êtes cinglés, fit simplement Arthur.
- Cinglés ? Peut-être mon cher, mais c'est en partie à cause de gens comme toi et ton monstrueux père que nous le sommes devenus. C'est ainsi que nos familles paient pour leurs perfidies. Décidez-vous, partez, ne perdez pas votre temps. Dès que l'aube pointera le bout de son nez, nous nous mettrons en chasse et croyez-moi, nous ne vous louperons pas ! Courrez, volez, filez ... ou périssez ... c'est une belle formule, n'est-ce pas ? Certes un peu convenue voire stéréotypée comme dans un de ces vieux films d'autrefois, mais je l'aime toujours autant ! Pars Arthur, sauve tes enfants.
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Les quatre parents se levèrent comme un seul homme, leurs traits étaient tendus, pétrifiés. Ils tremblaient des pieds à la tête. Arthur fut le premier à réagir. Il décampa vers la réception, laissant ses enfants se débrouiller seuls. Cléo et Mélia le suivirent rapidement, se perdant dans les ombres ténébreuses de l'hôtel.
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- Réfléchis à ce que je t'ai dit, Morgan. Je ne ferai pas deux fois la même offre. Peut-être survivras-tu ? Cela me plairait beaucoup ! Allez, file à présent, ou je ne pourrai plus répondre de mes hommes.
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Morgan fuit au plus vite, serrant contre son coeur le souvenir unique de sa mère égorgée sur une table d'un blanc autrefois immaculé. Il courrut et courrut durant des minutes qui lui parurent des heures. Le sable et la savane. Tout autour de l'hôtel. Il n'y avait rien à voir, rien pour se reprérer. Mais il savait parfaitement où se rendre. Il avait vu un endroit du haut de son logement et songeait qu'il pourrait y trouver une possibilité de survie. Ce ne pouvait être une erreur. Là, il trouverait.
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Le vent souffla une grande partie de la nuit. La savane fut bientôt agitée par une brise venue des hautes terres . La chaleur revenait rapidement. Le soleil n'allait pas tarder à apparaître. Cléo et Mélia étaient transie de peur. Elles avançaient péniblement à travers les herbes hautes et les fouillis durs et broussailleux. De temps à autre, elles percevaient des bruits étranges d'animaux, des souffles, des cris et des ricannements de singes. Le soleil pointait sa tête derrière une masse montagneuse à quelques centaine de mètres devant elles. Elles hâtèrent donc le pas, espérant pouvoir trouver là un peu de réconfort.
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Pendant ce temps, Arthur était parvenu à une marre et s'était hydraté. Il restait choqué et ne parvenait pas à comprendre comment il avait pu se trouver mêlé à cela. D'un geste déterminé, il chassa les mauvais souvenirs et se remit en route. Soudain, à quelques dizaines de mètres, il vit deux hommes, arnachés pour aller au combat, qui arpentaient la savane. Il reconnut rapidement Gérard et Adrien Ray. Les deux hommes paraissaient aussi fous l'un que l'autre. Gérard portait un ensemble digne des gloreuses années des colonies et Adrien portait un treillis vert sur son torse huileux. Il brandissait une carabine à air comprimé munie d'un visuer infra-rouge qui ne lui serait d'aucune utilité durant le jour. Mais durant la nuit, il en serait tout autrement. Arthur se baissa et lentement se mit à ramper vers le plus vieux. Ray soufflait et suffoquait sous un soleil déjà perçant. Il s'assit finalement sur une pierre plate et fit signe à son fils de continuer le chemin seul, sans l'attendre. Arthur savait qu'il ne pouvait attendre. Ce serait ce moment ou aucun autre. Denclan l'avait apparemment sous-estimé et les stages de survie payés par son entreprise se révélèrent payants. Avec une certaine grâce, il parvint à rejoindre Ray et saisissant le couteau de cuisine qu'il avait réussi à subtiliser sur la table dans l'affollement de la nuit, il transpersa la gorge du vieil homme tout en saisissant son visage entre ses mains. Le vieux émit un gargouillement attroce et s'effondra bientôt, le sang giclant hors de la blessure avec beaucoup d'aisance. Après un moment de répit destiné à reprendre ses esprits, Arthur saisit le fusil de Ray et s'avança à la poursuite de son fils.
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Morgan était parvenu au rocher. C'était en quelque sorte une double bosse imposante, creusée en son milieu et comportant une sorte de caverne aménagée. Morgan s'y était installé quelque peu pour se reposer. Au fond, il avait trouvé des barres de métal et un couteau cassé, mais encore utilisable. Il s'était donc installé sur un poste de vigie aménagé et attendait de voir des hommes approcher. Il était prêt à défendre chèrement sa peau.
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Ce furent les filles qui rencontrèrent les premières l'équipe de Denclan. A moitié effondrées, elles entendirent derrière elles un bruit étrange, comme un ronronnement puissant. Se retournant, elles apperçurent au loin un objet se déplaçant dans le ciel orangé de ce début de journée.
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- Mon Dieu, un hélicoptère, hurla Mélia. Ils ont un hélicoptère. On est foutues.
- On est foutues si on le pense, hurla aussi fort Cléo. Il faut essayer de s'en sortir. Bouge-toi !
- Mais je suis si fatiguée se plaignit Mélia. Peut-être qu'ils accepteront de nous laisser envie si on leur offre quelque chose.
- Que veux-tu leur offrir ? Ton corps ? Ta virginié ? Désolé, ma chérie, mais cela fait déjà deux ans que tu l'as perdue. Avance je te dis, fonce vers cette butte au loin. Fonce et ne te retourne pas ! Grouille-toi ! Fonce !
- Mais ... et toi ?
- Fonce, connasse, je vais faire mon possible pour les retenir. Fonce et sauve ta peau, vite !
- Cléo, viens, ne me laisse pas ! Je t'en prie !
- Fous le camps d'ici, fuis, je t'en prie ! Je vais trouver une solution.
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Mais il n'y avait aucune solution et Cléo le savait ! L'hélicoptère se posa à quelques pas d'elle seulement. Denclan était assis au poste de pilotage avec Di Pridio. Owen descendit de l'appreil, ajusta son viseur et tira. La balle frôlla la jeune fille. Cléo poussa un cri étranglé. La seconde balle ne la rata pas : au millimètre près, elle perfora l'oeil droit de Cléo et s'enfonça dans son cerveau avec une facilité écoeurante. Mélia hurla et s'écroula sanglotant comme un pauvre animal pris au piège. Owen poussa un cri de joie et frappa deux coups sur la carlingue de l'appareil. Ce dernier s'éleva lentement dans les airs et repartit dans une autre direction. Owen venait donc en juste cause réclamer son dû.
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Morgan n'avait rien perdu de la scène. D'une foulée sure et précise, il rejoignit son autre soeur épouvantée, la releva de force et lui intima l'ordre de poursuivre. Il fallait rejoindre rapidement la sureté du rocher.
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Owen regarda les deux jeunes gens s'enfuir vers la masse toute proche. Les tuer serait un plaisir fin et délicat. En attendant, il allait se repaître de sa victime, de ce petit cadavre méprisant, brisé à ses pieds. Il sortit une lame longue et éfilée de sa poche dorsale et s'approcha du corps sans vie de Cléo.
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- Appuie-toi sur moi, là, fit Morgan. Grimpe, dépêche-toi. Il faut qu'on s'apprête à le recevoir ici.
- Non ! Non ! Je ne veux pas le voir, je ne veux pas le voir !
- Mais nous n'avons pas le choix. Il faudra le combattre ou mourir. Cléo a donné sa vie pour toi ! Tu as toujours été la plus inutile, la plus greluche des deux. Alors, pour une fois dans ta vie, montre-toi courageuse, montre-toi forte et bouge-toi.
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Mélia regarda son frère avec des yeux hagards, puis lui retourna une baffe bien claquante. Morgan accusa le coup, fixa sa soeur et lui sourit tendrement. Ils grimpèrent les roches avec difficulté et bientôt se retrouvèrent à l'abri des enfractuosités. Morgan prit une barre de métal et la planta dans une roche fendue qu'il avait remarquée. Il obligea Mélia à descendre dans la grotte et se cacha contre la paroie sud. Il savait comment attirer les autres chasseurs, mais il hésitait encore sur la façon de faire. Il commença à retirer ses fringues et se retrouva bientôt en caleçon et chaussettes. Il déposé les vêtements sur une roche plate et attendit.
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Owen grimpait avec une facilité déconcertante pour son âge. Il atteignit rapidement le dessus et fixa le trou dans lequel Mélia s'était refugiée. Il ricanna et s'avança vers la fosse. C'était ce qu'attendait Morgan. D'un coup bien ajusté, il frappa le vieil homme dans les tibias avec une force surprenante. Owen hurla, se cambra, ne put éviter l'écart et bascula dans le vide. La barre métalique le reçut violemment et il s'empala le torse premier sur le morceau de féraille !
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Denclan visionnait toute la savane depuis le poste de pilotage. Il indiqua bientôt un objet dans les herbes hautes. Un corps !
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- Bon Dieu, fit-il amusé. C'est le vieux Ray. Finalement, il s'est fait avoir. Descends, dit-il à Di Pridio. Faut que je vois où est Arthur ou Adrien.
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Adrien n'avait pas survécu longtemps à son père. Sa folie était telle qu'il ne pouvait plus se contrôler. Il s'était installé sur un arbre et fixait l'horizon de ses jumelles, recherchant les fugitifs à travers la steppe. Arthur le fixait, couché dans les herbes e s'approchait inévitablement du mirador naturel. Le tuer relevait d'une folie pure et simple. Le type était plus dangereux qu'une bête prise au piège dans un trou ! Arthur tenta pourtant sa chance, il épaula lentement et fixa le jeune homme. Encore quelques secondes et il essaierait de se le faire. La tension le faisait ressembler à une grosse caisse dans un orchestre de bal populaire. Le sang battait à ses tempes avec insitance. Il arma lentement, n'entendant pas Denclan qui s'approchait. Il n'eut pas le temps d'en apprendre plus. Une balle lui traversa le crâne, faisant exploser sa tête dans une gerbe magnifique de teinte rose et rouge vif.
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- Idiot, cracha Denclan à l'adresse d'Adrien. Tu n'es vraiment qu'un sal con. Un incapable, tu ne vaudras jamais ton père.
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En disant cela, Denclan venait d'épauler une seconde fois. Avant que le jeune homme puisse bouger un seul muscle, Denclan l'abattit froidement. Le corps tomba et s'écrasa dans la terre rouge du désert. Denclan retourna vers l'hélicoptère d'un air entendu et dédaigneux.
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- Avance, fit-il à Di Pridio. Recherche les fugitifs, trouve-les et attends-moi, je vais arriver par la piste. On ne sait jamais !
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L'appareil s'éleva et s'avança vers les hauteurs rougeâtres à l'ouest. Lorsqu'il arriva, la première impression de Di Pridio fut d'avoir été plus rapide et plus intelligent que tous les autres chasseurs. L'affaire était entendue. Il voyait les deux jeunes gens au creux des roches. Ils ne bougeaient pas, tétanisés sans doute. Faisant fi des ordres du patron, il sortit son fusil et maintint l'appreil en vol stationnaire. Il allait se faire un plaisir de trouer la peau de ces connards et ensuite logerait une balle dans la tête de ce prétentieux de Denclan. Il régla la visée et ...
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- Putain, qu'est-ce que c'est que ça ? Ces gosses de merde ont laissé leurs vêtements sur place. Mais Bon Dieu, où sont ...
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Morgan s'adossa à la roche, pointa la flingue pris sur le corps d'Owen et fit feu. Il s'y était mal pris et n'était certes pas habitué à viser et à utiliser un fusil de chasse. La balle siffla dans l'air et frappa le bas de la carlingue de l'appareil. Di Pridio poussa un petit cri et reporta son regard sur un autre coin de la roche. Il ne parvenait pas à voir ce satané tireur et il devait pourtant être là. Morgan s'appliqua mieux et s'appuya contre une roche plate. Il épaule le fusil et visa le cockpit. Le coup partit à nouveau et vint frapper le verre qui s'étoilla et laissa un trou là où la balle avait traversé. Di Pridio repporta son regard vers l'endroit d'où il pensait avoir vu un éclair léger. Le gamin ! Nu comme un ver, son caleçon déchiré et couvert de terre passé sur ses cheveux sombres, une chaussette nouée autour de son pénis afin de cacher ses poils pubiens. Il ne l'avait pas vu car le gamin s'était littéralement roulé dans le sable.
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Di Pridio exhultait. Il visa le gamin et s'apprêta à faire feu.Un léger courant d'air fit descendre l'hélicoptère. Le pilote récupéra le manche d'un geste rapide. C'était l'occasion rêvée. Morgan visa une dernière fois et tira. La balle toucha la verrière, s'enfonça et se planta dans l'épaule de Di Pridio. Hurlant de rage, le pilote impliqua une torsion au manche à balais, ce qui eut pour effet de faire virer l'hélicoptère à droite. Denclan épaula, visa et fit exploser la boîte crânienne du pilote. L'appareil battit en retraite et s'écrasa avec lenteur sur le sol de la savane. Les rotors hurlèrent et se fracassèrent contre la terre, éclatant et volant en tous sens.
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Denclan s'avança en souriant vers les roches. C'était l'instant de grâce. Morgan se replia vers le gouffre. Sa soeur s'était enhardie et fouillait à présent le corps étendu d'Owen. Morgan lui fit signe de se replier dans la creux. Mélia n'en croyait pas ses yeux. Elle voyait son frère complètement nu pour la première fois. Nu dans ce désert, à un moment qu'elle était incapable de comprendre, dans une situation tellement étrange qu'elle ne parvenait pas vraiment à saisir. Mais le pire était ses yeux, des yeux éteints, tristes, malades. Elle allait reculer lorsqu'un coup de feu siffla à ses oreilles et fit éclater un morceau de roche derrière elle. Elle s'immobilisa directement, commençant à pleurnicher. Denclan venait d'arriver et se tenait à présent derrière Morgan.
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- Tu m'as fait courir, petit. Je ne m'imaginais pas que cela prendrait cette tournure. Après un regard au corps d'Owen, il fixa un oeil mauvais sur le garçon. Tu viens de me priver d'un des meilleurs chasseurs, Morgan. Je n'apprécie pas, je dois te le dire. Mais tu peux encore sauver ta charmante peau. Commence par jeter ce flingue et enlever ce qu'il te reste de vêtements. Je ne voudrais pas que tu caches quelque chose contre ton sexe ou entre tes cuisses.
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Morgan sentait la folie de l'homme le transperser. Il pouvait voir l'excitation poindre dans le pantallon de son grand-oncle. Il jeta pourtant le flingue et dénoua la chaussette. Puis, il ôta les restes de son caleçon et les jeta devant lui.
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- Que voulez-vous, demanda le garçon. Je vous le dis tout de suite, j'aime autant que vous me tuïez tout de suite, mais jamais vous ne me toucherez vivant.
- Te toucher ? Tu penses que je veux te violer ? Allons, Morgan. Si je l'avais voulu, il y a longtemps que cela aurait été. Non ! Je veux simplement faire de toi mon successeur. Mais cela ne se fait pas gratuitement.
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L'oncle se tourna vers Mélia.
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- Et voici notre petite pouffiasse de nièce. Il n'est pas question que nous ne profitions pas complètement de ton spectacle. Tu vas toi aussi ôter tous tes vêtements et tu vas t'approcher lentement. Viens nous rejoindre ici. Fous-toi à poil salope, grouille-toi.
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Mélia pleurait de plus belle. Elle ne bougeait pas, se tortillait dans tous les sens. Elle tenta d'ôter sa blouse, mais renonça. Elle s'abattit sur le sol et se mit en brailler comme un gosse de trois mois.
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- Morgan ! Va dans le trou et déshabille ta soeur. A poil complètement, vite, ma patience a des limites mon garçon.
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Morgan s'exécuta, sauta dans le trou et saisit sa soeur qui continuait de pleurer, de geindre et de renifler. Il lui glissa quelques mots doux et dégraffa les pressions de sa blouse. Dessous, elle ne portait aucun sous-vêtement. Morgan savait parfaitement que cela était dans ses habitudes. Il la releva lentement et fit glisser sa jupe, révélant son sexe humide. Sa soeur s'était pissée dessus de peur. La gamine ôta ses basquettes et se tourna vers son frère en sanglotant. Elle se colla à lui et pleura sur son épaule. La sensation de tenir une fille, fut-elle sa soeur, complètement nue dans ses bras, même dans ce pénible instant, parvenait sans peine à exciter Morgan. Il sentait son pénis se redresser contre le vagin humide et entrouvert de sa soeur.
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- Hé bien, voilà un bel instant, roucoula Denclan. Vous êtes migons tous les deux. J'aime voir les animaux s'accoupler. Choisis mon garçon. Soit tu deviens un des miens et tu exécutes cette petite putain ou alors tu choisis de mourir avec elle. Choisis vite et bien ! Tu peux devenir l'un des possesseurs de tout ce domaine. Tu peux vivre comme moi ... éternellement. Nous sommes les nouveaux membres d'une société millénaire, Morgan. Nous sommes éternels. Choisis !
- Je ne peux pas tuer ma soeur. Elle est tout ce qui me reste, vous ne pouvez pas me demander cela.
- Ce n'est qu'une pute ! Comment peux-tu avoir des sentiments pour elle ? Regarde-la. Regarde bien son corps de petite catin. Elle est née pour baiser, c'est sa seule raison d'être. Baise-la !
Comment ? Baise-la. Enfonce-toi en elle. Elle aimera ça, crois-moi. Tu comprendras alors ce qu'elle est. Crois-moi. Elle ne peut qu'aimer ça ! Ce n'est qu'une vile putain. Baise-la, hurla-t-il avec rage.
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Morgan aida sa soeur à s'allonger sur le sol rocheux de l'anfractuosité. Il comprenait l'horreur de la scène, mais tentait simplement de gagner un peu de temps. Sa soeur ouvrit ses cuisses en hurlant de peur. Morgan n'avait jamais fait l'amour à aucune fille, mais il savait théoriquement comment s'y prendre. Pourtant, celle-ci était sa soeur ainée. Une soeur qu'il aimait beaucoup malgré leurs nombreuses chamailleries. Il saisit son pénis tendu et grossi et s'enfonça en elle. Les premières pressions lui faisait un peu mal, mais rapidement il y prit de l'aisance et du plaisir. Il se cambrait de plus en plus rapidement, donnant des coups de boutoir de plus en plus violents à sa soeur qui suffoquait presque de plaisir partagé. La situation le dégoûtait et le révulsait mais l'attrait de la chaire était trop fort pour qu'il y renonce. Après quelques minutes d'un intense aller-retour, il éprouva une vague de chaleur dans son bas-ventre et il éjacula. Sa soeur poussa un petit cri de satisfaction qui finit de dégoûter Morgan. Le garçon s'enleva rapidement de là et se tourna vers son oncle. Celui-ci semblait avoir pris un pied d'enfer à la vue des deux corps nus s'enlaçant sur le sol rocheux du désert africain.
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- Bravo, fiston, je vois que tu as compris. Maintenant, tue-la ! Etrangle-la. Finis-la !
- Pas comme ça, cracha Morgan. Pas de mes mains.
- Alors, prends une pierre, ricana Denclan.
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Mélia ouvrit les yeux et hurla. La pierre s'abatti avec férocité et violence sur son crâne et la cloua au sol à tout jamais. Le garçon se relevait avec peine, son pénis encore durçi battant contre sa jambe. Il fixa son oncle et commença à sortir du trou.
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- Bravo, fit Denclan. Tu as mérité, fiston. Tu viens de prouver ta valeur. Viens prendre ta place à mes cotés. Viens diriger ce monde avec moi !
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Morgan s'avança et regarda son oncle dans le blanc des yeux. Denclan comprit-il. Morgan ne le sut jamais. Toutefois, un éclair traversa l'iris de ses yeux sombres. L'instant d'après, il s'écroulait le dos dans la poussière, une lame ensanglantée transperçant sa bedaine énorme. Il gargouilla encore quelques mots avant de sombrer dans le noir le plus total. Morgan récupéra une arme et entreprit de rejoindre l'hôtel. Il avait encore un travail à y terminer. Un dernier tueur à éradiquer et ensuite le domaine serait à lui. A lui seul !
Un récit de ThePhantom et DorianGray